Sasha Globe Sailor #4
25 Novembre 2018, 400 km au large de Rabat, Maroc
Nous voguons vers le Sud depuis maintenant cinq jours. Je suis toujours aussi heureuse d’être en mer (1).
Après les couchers du soleil, je profite des belles nuits étoilées (2) et (3). Et en fin de nuit, quelques dauphins viennent me tenir compagnie pour la fin de mon quart
La deuxième partie de la descente Atlantique me réserve une bonne leçon. J’ai fait trois erreurs de marin que je ne referai jamais.
Erreur Nº1: Ne pas prendre de marge sur la météo. Nous avons voulu nous glisser entre deux tempêtes, en calculant juste assez de temps pour passer. Mais « la météo est la seule science exacte qui a le droit à l’erreur ».
Effectivement le temps s’est dégradé depuis hier. Rien de grave, nous n’observons pas du tout ce qui était annoncé. Est-ce que c’est le premier coup de vent qui traîne à passer? Ou le deuxième qui a pris de l’avance ?
Nous sommes encore à quatre jours des Canaries, et si la météo se gâte nous risquons de prendre une véritable tempête sur le nez (50knts de vent sont annoncés, soit 90km/h) .
Le port le plus proche est celui de l’île de Madère, mais il est à l’Ouest: le rejoindre signifierait filer droit sur la tempête… Nous décidons de fuir ce coup de vent en nous dirigeant plein Est, vers le Maroc. (3)
Erreur Nº2: Nous n’avons pas de carte marine africaine à bord car nous ne comptions pas nous y arrêter. Mais la côte marocaine n’est qu’une longue étendue de sable: il n’y a pas de criques ou de replis : il faut absolument trouver un port où atterrir pour pouvoir s’abriter. Les ports marocains, quand ils existent, sont très…incertains.
La tempête s’annonce et nous n’avons pas d’autre choix que de nous dérouter: direction Casablanca !
Un vieux livre d’instructions nautiques datant de 2016 indique qu’une marina y est en construction et sera prête début 2018. Ce devrait donc être bon. Direction le Maroc !
La 3e erreur est probablement la plus grave. Une vraie leçon, surtout pour moi qui m’apprête à naviguer en solitaire.