En parallèle de mes études, je découvre la voile, au hasard de la proposition d’un collègue de mon père de m’envoyer à l’école des Glénan avec sa fille.
Première fois sur un voilier : on part une semaine, avec – et je suis sûre que ça compte – UNE monitrice qui s’appelle comme moi (on parlera plus tard de l’importance de la représentation). Une semaine en Bretagne, à naviguer entre les cailloux, se lever avec le soleil, jouer avec les dauphins, faire corps avec son bateau et déjouer les tours et détours de la météo. Je me souviens encore dans ma chair de cette première nuit en mer, à regarder les étoiles, arriver au petit matin dans la baie de Concarneau, avec de la musique dans les oreilles, des dauphins à l’étrave du bateau et toute la baie vide, rien que pour nous. Des lumières douces, un vent calme, et ce bateau qui tout doucement avance, glisse, va pour nous ramener à terre. Et ce sentiment, nouveau, et pourtant profondément ancré en moi depuis ce jour : « je veux rester en mer ».
Alors chaque été, j’y retourne, je veux progresser, je veux – moi aussi – devenir capable de gérer un bateau pour repartir quand je le veux. En fin de prépa, je passe mon Monitorat de croisière. En bonne élève, j’ai tout bon aux examens, mais on me reproche mon manque d’expérience. On me dira, et avec raison, « va t’échouer sur les cailloux avec tes copains avant de le faire avec nos élèves ».
Je prends mon courage à deux mains et je me porte volontaire pour skipper les croisières étudiantes. J’apprends, je prends confiance en moi.
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